Objectifs AUCP pour les prochaines années (suite)

15 novembre 2019

Atelier d’Urbanisme du Centre de Paris – AUCP1234

Son rôle et ses projets pour les prochaines années

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L’AUCP, Atelier d’Urbanisme du Centre de Paris (AUCP1234) est une association issue d’une ancienne tradition associative des dernières décennies. On peut citer parmi ses antécédents :

  • Les Comités des Habitants des 4ème et 3ème  arrondissements, CH4 et CH3 des années soixante dix ;
  • L’association Vivre dans le 3ème des années quatre vingt dix ;
  • Le Quatrième en Action, (toujours en activité aujourd’hui) ;
  • Solidarité Nouvelle pour le Logement, (en activité) ;
  • La Bagagerie des Halles (en activité) ;
  • L’ALU3, Atelier Local d’Urbanisme du 3ème , qui s’est arrêté il y a quelques années, après quinze années de fonctionnement ;
  • Le Collectif Logement du 3ème (en activité aujourd’hui)…

Depuis longtemps des réflexions et des actions étaient conduites en partenariat entre plusieurs de ces structures du centre de Paris par exemple :

  • pour  l’adaptation des transports publics avec le projet de “Maraisbus” entre le troisième et le quatrième arrondissement,
  • contre les expulsions et la spéculation,
  • contre la démolition du Carreau du Temple et plus tard, pour sa réhabilitation,
  • contre la disparition du Marché des Enfants Rouges…

Mais c’est à l’occasion de la fermeture de l’Atelier Local d’Urbanisme du 3ème  (l’ALU3) que l’idée d’un nouvel atelier d’urbanisme associatif (des quatre premiers arrondissements) a vu le jour.

Créé en 2017, L’Atelier d’Urbanisme du Centre de Paris – AUCP1234 – rassemble aujourd’hui un groupe d’habitants de ces arrondissements dont des professionnels de l’urbanisme et de la ville (architectes, urbanistes, paysagistes, militants du développement durable, ingénieurs…).

LES OBJECTIFS DE L’ATELIER D’URBANISME DU CENTRE DE PARIS

L’AUCP propose une nouvelle vision de la ville à partir de plusieurs idées :

  • L’adaptation aux changements climatiques et le  développement durable ;
  • Une nouvelle approche économique et d’aménagement, étroitement liée à la préoccupation sociale et à l’environnement mais devant prendre en compte, en même temps, les conséquences de la mondialisation qui font de Paris une “ville monde” ayant à faire face à des flux de visiteurs, de tourisme et d’activités particulièrement importants  ;
  • Le souci permanent de la démocratie représentative mais aussi participative ;
  • Un travail en relation avec les élus locaux et les services de la Ville ainsi qu’avec les autres acteurs de la vie locale (Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR), professionnels, commerçants, artisans, autres associations et bien sûr, les Conseils de quartiers) ;

Le rôle de l’AUCP, plate-forme de réflexion, est d’intervenir, en toute indépendance, de faire des propositions, d’avoir une fonction de conseil et d’assister (suivant ses statuts) la maîtrise d’ouvrage publique, d’alimenter le débat autour des projets…

LES ACTIONS DE L’ATELIER

Les réflexions et propositions d’actions proposées ci-après sont axées sur l’amélioration concrète de la vie locale, des habitants, des acteurs économiques et usagers des quartiers centraux, qu’il s’agisse :

     – de programmes d’ensemble,

de projets relatifs à la recomposition, la requalification ou

   l’aménagement de l’espace public.

    – de l’information du public et du débat

Programmes d’ensemble

  • LOGEMENT ET HABITAT

Ce programme qui s’appuie sur l’expérience antérieure de plusieurs membres de l’association et qu’il conviendra d’affiner et de construire avec d’autres structures avec lesquelles l’AUCP est en contact, telles que le Collectif Logement, SOLIHA, SNL (Solidarité Nouvelle pour le Logement)…, se présente comme un faisceau d’actions coordonnées :

  • Participer aux efforts engagés par la Ville et les arrondissements au cours des vingt années précédentes, pour augmenter le nombre (toujours trop faible, malgré des résultats importants) de nouveaux logements sociaux, par l’acquisition par la Ville de Paris d’immeubles et de logements en vue de leur transformation en logements sociaux par les bailleurs sociaux ;
  • Envisager des surélévations quand cela est possible (par exemple certains immeubles de bailleurs sociaux) et réalisation de logements sociaux sur ces sites ; un repérage sera nécessaire dans Paris centre sur des immeubles de premier et second rang, en croisant des critères de faisabilité (construction, patrimoine, nouvelles nuisances, etc.) ;
  • Agir en direction du parc privé avec une préoccupation sociale, en accompagnant certaines démarches comme Louez solidaire ou Solidarité Nouvelle pour le logement ;
  • L’encadrement des loyers ;
  • La réhabilitation du parc existant dans l’esprit du développement durable (économies d’énergie – isolation et préoccupation sociale).

Pourquoi pas un  programme spécifique pour Paris-Centre du type 1000 immeubles, dans le cadre de Éco- rénovons Paris ?

Mais à condition de tenir compte des particularités de nos quartiers : la typologie des immeubles, les modes constructifs et les matériaux ainsi que de la mise en œuvre. Notre rôle serait d’expliquer que l’isolation est autre chose que le doublage par l’extérieur, la pose de fenêtres type “rénovation” et tout ce que l’on invente pour pallier les erreurs constructives et architecturales ayant produit les passoires thermiques. Il s’agirait de mettre en œuvre une réflexion sur les atouts et qualités du bâti ancien et de ses murs « respirants » ainsi que sur ce qui constitue le patrimoine architectural de cette ville la plus visitée du monde. On ne peut pas, même au nom des économies d’énergie, supprimer ou “encapsuler” la modénature qui fait la richesse de nos immeubles.

  • Un recensement des rez-de-chaussée et autres locaux et leur réhabilitation pour accueillir des personnes handicapées ou âgées ou affecter ces locaux à des services spécifiques (santé, action sociale…).

Pour cela il faudra se rapprocher de l’APUR qui possède des données sur ces sujets et des informations cartographiées.

MOBILITÉ, DÉPLACEMENTS ET TRANSPORTS

  • MOBILCENTRE

 Reprendre et affiner le projet MOBILCENTRE proposé par l’AUCP avec l’aide de l’équipe Ville et territoires du CNAM et les Ecoles d’Arts Appliqués de la Ville de Paris. Il s’agit d’un  système de transports interne aux quatre arrondissements et faisant appel aux nouvelles technologies, qui devrait accompagner le regroupement politique et administratif Paris-centre.

Le MOBILCENTRE, peut être un outil puissant pour la réussite de ce regroupement des quatre arrondissements, en facilitant les déplacements entre les différents quartiers qui composent Paris-Centre (entre les anciennes mairies, les services, les écoles et lycées, les lieux d’activité, de culture, etc.).

Ces arrondissements sont les plus visités par les Franciliens, les touristes français et étrangers. Le Mobilcentre favorisera une meilleure fluidité et liaisonnera mieux les lieux attractifs actuels et potentiels (on sent une nette évolution et changements d’usages dans l’offre culturelle et du tourisme urbain).

Le Mobilcentre sera aussi un outil majeur de connexion entre les lieux de vie, de commerce, de travail (il y a beaucoup d’emplois dans les quatre arrondissements) et d’habitation ; d’autres part, certains quartiers sont assez mal desservis (éloignés des stations de bus et métro).

Le Mobilcentre est une réponse positive et attendue pour améliorer la piétonisation du centre de Paris, qui est inéluctable. La mise en place de la circulation douce et une meilleure fluidité passe aussi par plus de confort et de facilité pour les habitants et usagers.

  • PARCOURS PIÉTONS

Poursuivre les propositions de Parcours Piétons de l’AUCP.

. Le Parcours piétons Louvre-Bastille proposé à l’origine par l’ALU3   est repris par l’AUCP. Le projet a été pris en compte par le Budget participatif de 2015 et affiné par une équipe d’étudiants de l’École d’Architecture Paris-Villemin.

Il devrait être mis en œuvre concrètement très rapidement pour coïncider avec la fin du chantier d’aménagement de la place de la Bastille.

. D’autres parcours-piétons (notamment Nord/Sud) pourraient  être étudiés par l’AUCP, en complément et en lien avec les itinéraires du Mobilcentre.

On peut penser aussi à l’amélioration des connexions entre  anciens quartiers « intra-muros » et les « faubourgs » séparés par les Grands boulevards. Certains de ces faubourgs ont maintenu un commerce du quotidien (certes en évolution) à préserver et si possible à renforcer, si l’on veut maintenir une certaine population dans ces quartiers.

Espace public: projets quartier par quartier

  • QUARTIER DES ARTS ET METIERS – GRANDS BOULEVARDS

Une réflexion est engagée avec l’équipe urbaine, Ville et Territoires du CNAM à la suite d’une demande du Maire du Troisième arrondissement, en vue de faire des propositions de requalification, de réaménagement et de recomposition de ces quartiers.

La place du commerce devra notamment être approfondie en vue de leur revitalisation.

Ce thème fait donc l’objet de l’atelier CNAM 2019-2020 auquel nous participons régulièrement de façon active (exposés des atouts et dysfonctionnements, besoins, encadrement des projets, contacts avec les auditeurs et l’équipe enseignante). Comme pour le mobil centre, ces premières réflexions d’urbanistes pourraient être approfondies par des travaux d’étudiants du CNAM, d’écoles d’architectures ou d’arts appliqués, parisiennes.

  •  QUARTIER DE LA BOURSE

Un projet d’embellissement a été établi par l’AUCP à la demande du Maire du deuxième  arrondissement.  

Ce projet mené en partenariat avec les élus d’arrondissement, les services de la ville et de l’Etat (DRAC, ABF) a été jugé trop conséquent pour s’insérer dans le cadre du budget participatif 2019.

La conclusion de la  réunion récente avec le Maire du 2e, a pour objet l’approfondissement de cette démarche qui serait abordée notamment avec les Conseils de quartiers.

  • RUE DE L’AMIRAL DE COLIGNY ET SES    ABORDS (Colonnade de Perrault, Saint Germain l’Auxerrois, Mairie du premier arrondissement)

Il s’agit d’un espace majeur de l’histoire de Paris, belvédère surplombant  la Seine et marquant l’entrée du château fort devenu résidence royale au débouché des rues sinueuses médiévales, dont il reste des traces dans la trame urbaine, entre le grand Châtelet et le Louvre.

De Philippe Auguste à André Malraux, ce lieu évoque les représentations graphiques des entrées royales mais aussi des évènements marqueurs de l’histoire comme la Saint Barthélémy (Les cloches de Saint-Germain –l’Auxerrois, signalant le début du pogrom), la colonnade de Perrault entraînant les destructions du tissu ancien  créatrices du vide non aménagé évoquées  par Voltaire, Hugo ou le  peintre Pierre Antoine Demachy.

Ce lieu et ses abords urbains ont  été l’objet de restructurations des îlots et du quartier à différentes époques dont la plus visible est la percée Haussmannienne (Rues de Rivoli, du Louvre, quais entre le grand Châtelet et la place de la Concorde, …) ou le déblaiement  des douves et la libération totale de l’espace, réorganisé côté mairie d’arrondissement et église (parking souterrain et plantations).

La recomposition de ce quartier a engendré des vides urbains, en attente d’aménagements qualitatifs. L’édifice majeur de l’histoire parisienne est isolé. Il est pourtant le monument qui, au fil des siècles a fédéré l’organisation spatiale  du quartier ainsi que  l’aménagement du bassin dit du Louvre. La mise en scène de la rivière, des berges et  les spectacles liés à l’eau constituent les patrimoines matériels et immatériels que nous devrions révéler au travers du plan de gestion des « Rives de Seine », inscrites, comme Bien français,  au patrimoine mondial de l’Unesco. La réflexion est donc à l’échelle des grandes perspectives urbaines de la capitale et des monuments majeurs de son patrimoine bâti.

Cependant, à l’échelle du quartier, des habitants, des usagers, des visiteurs, cette esplanade et ses abords méritent  réflexions, propositions de recomposition et de requalification, qui tout en mettant en scène un paysage urbain, doivent  permettre de s’approprier un espace agréable, confortable ou il ferait bon déambuler et prendre le temps de s’arrêter.

 Il s’agit donc de mettre en œuvre une réflexion, partagée par de nombreux gestionnaires de l’aménagement et des espaces protégés (abords de MH par exemple), des habitants et des usagers afin de définir un programme et fixer les conditions du projet à mettre en œuvre suivant les modalités légales ou dessiné en interne par les services de la ville. La mise en valeur de ce vaste site ne peut que prendre en compte l’histoire, les traces connues ou enfouies, le patrimoine d’exception constituant un ensemble remarquable tout en répondant aux pratiques actuelles et aux besoins écologiques et environnementaux qui nous incombent. L’enjeu, après avoir dressé un constat sur ces lieux, révélé les atouts, les dysfonctionnements et listé les besoins est de proposer un programme équilibré entre la mise en scène d’un lieu de mémoire, la forêt urbaine et le lieu de vie tel que demandé par les habitants, les usagers et de nombreux visiteurs.

Dans ce projet ambitieux, pour l’instant à notre seule initiative, l’AUCP 1234 propose de poursuivre sa réflexion, d’assister  les futurs décideurs, (élus, services de la ville et de l’Etat (DRAC et ABF)), et de passer le témoin, au moment opportun,  aux responsables de la mise en œuvre du projet (esquisses, projet, mise en œuvre).

  • AUTRES PROJETS D’ESPACE PUBLIC

Mais d’autres propositions sont à l’étude. Citons le projet d’embellissement de la margelle et surtout du garde-corps de l’ancien pont Saint Louis, routier et piétons, devenu passerelle piétonne depuis plusieurs années, sans être aménagé. Le traitement très typé de ce pont et son garde-corps, d’écriture routière ou péri-urbaine, nécessite une réflexion que nous proposons de mener. Il est à noter que plusieurs échelles de temps sont à prendre en considération, celle de l’amélioration de la situation actuelle consistant en « un toilettage et un habillage » de l’existant afin de « contenter l’œil » durant quelques années. Ceci permettrait de laisser le temps de la réflexion du plan de gestion,  afin de définir une véritable programmation à l’échelle des deux îles et du patrimoine mondial. Une telle programmation pose la question de l’usage, de la géométrie future (devant s’appuyer sur un système constructif existant), de la réversibilité des usages et des aménagements et de façon plus pragmatique, le rôle du trottoir, de la chaussée marquée ou non, des gardes corps, de l’éclairage et, évidemment du verdissement, du rapport à l’eau et à l’histoire des lieux (même si la liaison physique est récente par rapport à l’usage des deux îles).

Organisation de débats, diffusion de l’information

L’Atelier d’Urbanisme du Centre de Paris a vocation à jouer un rôle dans le domaine de la diffusion de l’information auprès des habitants et des acteurs de la vie locale et d’animer des débats sur l’avenir des quartiers du centre de Paris.

  • SITE INTERNET DE  l’AUCP

Diffuser toutes les données utiles, c’est le but du site internet qui a été créé et sera développé pour permettre l’information du public sur les actions menées et les projets en cours. Ce site, aucp1234.fr, rassemblera toutes les informations utiles sur les activités et le fonctionnement de l’Atelier. Des liens seront établis pour permettre l’accès à d’autres bases de données existantes, comme par exemple, celles de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) ou les films et vidéos sur l’urbanisme et la ville du Forum des Images des Halles.

  • LES CONFERENCES/DEBATS DE L’AUCP             

   L’Atelier d’Urbanisme organisera régulièrement des Conférences/débats sur les sujets importants qui demandent réflexion et qui justifient un débat entre les différents acteurs et les habitants.

On peut citer à titre d’exemple :

  •  La place et le rôle des quartiers du centre  de la capitale dans l’avenir du “Grand Paris” ;
  •  Les enjeux autour de l’Ile de la Cité et de Notre Dame réhabilitée ;
  •  La politique de l’habitat dans les quatre arrondissements ;
  •  La réhabilitation du parc immobilier ancien en prenant en compte les problèmes sociaux comme les aspects énergétiques ;  
  •  La mobilité et les nouveaux modes de déplacements ;
  •  La place des jeunes dans les quartiers ;
  •  Paris sans carbone…

Certaines de ces conférences seront organisées dans le cadre d’un partenariat avec le Carreau du Temple (ce partenariat est en cours d’étude). 

Chaque conférence serait introduite par un ou plusieurs intervenants et ferait l’objet ensuite d’une confrontation d’idées.

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