A ce stade de l’élaboration de cet important projet urbain, l’AUCP 1234 tient à rappeler, entre autre, certains points des réflexions de l’association Le quatrième en action qui avaient abouti à une proposition alternative d’aménagement déjà présentée successivement à MM. Patrick Bloche, ex député des 4ème, 11ème et 12ème arrondissements, conseiller du 11ème chargé de l’urbanisme, Ariel Weil, conseiller du 4ème et Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris.
Tout d’abord, il était ressorti du diagnostic établi par les services de la Voirie ainsi que de la méthodologie subséquente suivie lors des séances de concertation que l’orientation impulsée à ce processus portait prioritairement sur les questions de voirie et de circulation, problématique certes importante, mais qui ne permet pas à elle seule de réinventer une place correspondant à ce concept d’espace urbain en 3 dimensions.
Pour ne s’en tenir qu’au point primordial de notre proposition alternative, il apparaît avec évidence que les deux principaux identifiants de la place de La Bastille sont la Colonne de Juillet et l’Opéra Bastille, raison pour laquelle il nous avait paru indispensable que le réaménagement de la place les prenne en compte prioritairement et les relie l’un à l’autre par un espace piéton continu. De plus, cet espace aurait permis les exhibitions de « l’Opéra sortant hors de ses murs », prévues de longue date par sa Direction. Le scénario 3 issu de la concertation initiale dont notre proposition est une variante, autorise cet usage évènementiel d’un indéniable intérêt ainsi que d’autres manifestations.
Or que se passera-t-il en cas d’application du scénario 2, retenu par le Conseil de Paris sans justification comparative ?
L’Opéra Bastille sera coupé du reste de la place par une circulation à sens unique, ce qui reviendra à créer un nouveau giratoire à circulation intense englobant, cette fois-ci, l’ensemble de la Colonne de Juillet et du bassin de l’Arsenal, par conséquent beaucoup plus étendu. Cette disposition applique sans réserve le principe visant à supprimer les « refuges » de traversées piétonnes, qui seraient causes d’insécurité.
Ce principe de voirie et d’autres encore, ne peuvent à eux seuls guider l’aménagement d’une place aussi emblématique que La Bastille comportant un équipement public aussi renommé que son Opéra, sans évoquer également ici les atouts patrimoniaux du lieu.
Il reste pourtant à l’ordre du jour des objectifs liminaires de réduire la place de l’automobile au profit de l’espace dévolu aux piétons.
Si l’attention n’est pas attirée sur ce point du scénario 2, l’Opéra Bastille restera physiquement et symboliquement exclu de l’aménagement de La Bastille, alors que le diagnostic avait stigmatisé son manque d’intégration à la place. Pourtant, cet équipement de portée internationale, inauguré lors du Bicentenaire de la Révolution, mériterait un traitement urbain le mettant enfin davantage en valeur.
AUCP 1234 souhaite donc qu’une réflexion plus approfondie soit menée quant à l’intégration de l’Opéra Bastille à la place qui devrait être aussi la sienne. AUCP 1234, suite à sa participation aux réunions thématiques du collectif Bastille, se tient prêt « à élaborer des solutions pour construire, aménager, embellir la place de La Bastille (…) dans un processus de co-conception » pour reprendre les termes des initiateurs de cette opération.
AUCP 1234 soutient néanmoins plusieurs des propositions émises lors des réunions du collectif Bastille, notamment celles relatives à certains usages de l’espace créé, à la mise en valeur de la dimension patrimoniale, à la végétalisation de la place, au mobilier urbain…
Pour AUCP 1234,
le 13/09/2018
Jacques Cormier