Passage VEBDOME (suite)

Sa localisation :

Le passage Vendôme est situé dans le 3ème arrondissement, il commence au n°16 rue Béranger et finit au n°3 de la place de la République.

Sa longueur est de 57 m et sa largeur de 4 m.

Il est ouvert du lundi au vendredi de 7h15 à 20h ; le samedi du 8h à 20h.

 Historiquement :

Il tient son nom de la rue Vendôme voisine, rue qui en 1827 a pris le nom de rue Béranger ; cette voie privée a été formée également en 1827 par l’aménagement de l’ancien passage du Jeu-de-Paume ouvert en 1800, sur l’emplacement de la chapelle de l’ex-couvent des Filles-du-Sauveur (détruit à la Révolution), alors propriété du Général-Baron Darriule. Ce jeu-de-paume avait été construit par Béranger à l’emplacement de l’actuel théâtre Déjazet.

Son édification :

Le passage a été construit donc en 1827 par Jean Baptiste Labadye pour permettre de joindre aisément le boulevard du Temple au Carreau du Temple.

La partie nord-est a été amputée en 1869 par la création de la place de la République et reconstruite par l’architecte Soty ; ce qui explique la différence de traitement des deux tronçons tant en ce qui concerne les façades que les verrières et la différence de niveau du sol (10 marches pour descendre vers la place de la République. Sa façade sur la place de la République présente une arcade de style Charles X flanquée de pilastres et de niches et surmontée d’une corniche à denticules avec en clé d’arc un masque de Mercure, dieu du commerce. Le passage est fermé par une belle grille de fer forgé.

L’architecture intérieure du passage pourrait, par le jeu des arcades supportées par des pilastres à chapiteaux qui rythment le parcours, associées aux quelques devantures anciennes, et les deux grandes verrières, présenter une réelle qualité patrimoniale

Le passage est protégé ISMH par arrêté du 13avril 1987.

L’occupation du bâti :

Le passage ne présente aucun accès aux logements existant dans les étages des bâtiments qu’il traverse.

Côté Est : One Opticien (angle rue Béranger), Expresso Service (cordonnier-clé minute), 2 bureaux (?), Cabinet Gorin (immobilier), l’ex Pain Vendôme (sandwicherie), 2 boutiques vacantes, So Sushi (restaurant), cours Capitole (institut de langues étrangères), café Indiana (angle place) .

Coté Ouest : Pharmacie de la place de la République (angle place) qui occupe 13 arcades sur les 16, les 3 dernières abritent Baijiale (restaurant japonnais) (angle Béranger).

Les problèmes rencontrés :

Malgré une architecture initiale élégante et un emplacement exceptionnel à l’origine sur le boulevard du Temple, il ne rencontra pas le succès escompté et fut très rapidement ignoré ; Il demeure toujours assez peu fréquenté.

Il faut reconnaître qu’il est de biais et non perpendiculaire à l’alignement de la place de la République et son entrée en partie masqué par la terrasse du café Indiana très en avant de cet alignement. Le second inconvénient est l’obstacle que représentent les 3 emmarchements successifs (10 marches au total) entre les deux parties du passage. Le dallage du sol a été amputé par d’anciennes tranchées et n’est plus homogène. L’éclairage public en lanternes suspendues en potences est assez médiocre.

En ce qui concerne l’attractivité commerciale, on constate un déséquilibre entre les côtés ouest et est ; 2 activités seulement pour  11 en face (souvent n’occupant qu’une seule arcade. Par ailleurs, la pharmacie et le café (les 2 activités majeures du passage) tournent le dos à leurs vitrines sur le passage, rendues translucides ou opaques et pour certaines taguées ; le restaurant japonais qui fait suite aux arcades aveugles de la pharmacie offre également une façade en partie rendues translucide, fortement taguées (le local semble marqué de peu d’activité intérieure). De même, les bureaux, les activités de formation et les boutiques vacantes ne favorisent pas l’attractivité du lieu.

Enfin, l’hétérogénéité des devantures et enseignes, l’intégration aux devantures d’éléments décoratifs  et de modénature ne mettent pas en valeur l’architecture du lieu.

De surcroit, les façades intérieures du passage comme le sol semblent assez peu entretenues (nombreuses toiles d’araignées, tagues, traces de saleté des soubassements de vitrines et fientes des nombreux pigeons au sol, sur les corniches et chapiteaux …).

Le statut du passage :

Copropriété spécifique au passage : Synd Copr 16 rue Béranger Paris 3ème ,

69 boulevard Berthier 75017 Paris (GERLOGE 08 90 10 90 65 ? à vérifier !)

Suggestions d’évolution :

Une première restauration a eu lieu en 2005 déjà dans le cadre d’un partenariat avec la ville de Paris.

Il nous semble que toute intervention de la collectivité risque d’être encore vouée à l’échec si elle n’est pas accompagnée d’un effort important consenti par les riverains sur leurs vitrines et ce qu’elles laissent à voir (c’est-à-dire l’organisation intérieure de leur activité pour qu’elles soient ouvertes sur le passage).

Les interventions qui pourraient être envisagées  sont les suivantes.

Sur la partie collective :

  • Une protection anti-pigeons plus efficace,
  • La reprise du dallage de sol,
  • Un décapage et restauration des pilastres, chapiteaux et bandeaux moulurés (joignant les chapiteaux des pilastres) appartenant à l’architecture collective du passage,
  • Une mise en lumière (par exemple un éclairage des arcades à partir des bandeaux supérieurs des devantures),
  • La restauration des grilles des deux porches d’entrée,
  • Un nettoyage des verrières,
  • Un entretien régulier du sol et soubassements de vitrines.


Pour les parties privées des devantures :

  • Le dégagement des pilastres et chapiteaux ainsi que les bandeaux moulurés, et le maintien des devantures en feuillure du cadre de chaque arcade.
  • La réfection des devantures selon deux modèles existants en bois (par exemple : celles des bureaux au n°12) ou en acier (par exemple celles des premières arcades de la pharmacie côté place de la République).
  • La recherche d’une mise en teinte harmonique des devantures et du graphisme des enseignes appliquées.
  • Une réfection des enseignes perpendiculaires en potence.

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Gilles-H. BAILLY –  Février  2019